Rapport de voyage (Décembre 2011 - Février 2012)

Rapport de voyage (Décembre 2011 - Février 2012)

Les Centres d'alphabétisation

La réalisation de ce projet a vu le jour en novembre 2009, à la fin des récoltes, pour 2 villages, et dès début mars 2010 pour 3 autres. Ce projet a été présenté à Mail-Mali par l’association de femmes Yagtu, de Bandiagara. Les villages concernés sont situés sur la Plateau Dogon et font partie de la Commune de Sangha.

Il s’agit des villages suivants :

Kamba Sindé 1’810 habitants
Kamba Diguily 2’514 habitants
Kamba Guandakilema 1’350 habitants
Kamba Saremé 1’952 habitants
Kamba Bendié 2’018 habitants
TOTAL 9’644 habitants

Objectifs à atteindre :

– alphabétiser les jeunes des 5 villages

– appuyer les activités génératrices de revenus à travers l’octroi de crédits aux groupements de femmes et de jeunes

– renforcer les capacités des femmes et des jeunes en droit et citoyenneté afin de leur permettre de participer efficacement au développement de leurs localités, mettre un frein à l’exode des jeunes

La mise en œuvre de ce présent projet doit permettre :

– d’amorcer la réduction du fléau de l’exode, en offrant une alternative tendant à en réduire les effets grâce à des activités d’alphabétisation et de petit crédit;

– de procéder à la réinsertion socio-professionnelle de jeunes qui n’ont pas eu le privilège d’aller à l’école;

– de rendre visibles les droits et les devoirs civiques, en commençant par le droit à l’éducation et à l’alphabétisation;

Lignes d’actions :

– Organisée le 26 novembre 2009, une assemblée a regroupé les délégués des 5 villages de la Commune, les autorités communales, administratives et le partenaire financier. A cette occasion, Yagtu a pu présenter cette nouvelle activité aux responsables et partager les initiatives du projet avec les bénéficiaires afin d’une appropriation communautaire à niveau égal d’informations.

– Dans chaque village. des sessions ont été tenues par les formatrices de Yagtu, avec le soutien pédagogique du CAP de Bandiagara.

– Il a été octroyé aux groupements de chaque village un crédit de fcf a 250’000.- (CHF 625.- ou € 385) pour financer les activités génératrices de revenus.Les conditions d’octroi sont en rapport avec les normes généralement admises en matière de micro-finance. C’est pourquoi une étroite collaboration sera établie avec les structures décentralisées de micro-crédits (réseaux de caisses d’épargne et de crédit, caisses villageoises…)

Les différents types d’activités génératrices de revenus transmis sont :

 

1. Alimentation :

– la transformation de l’oignon,

– la fabrication de pâtes d’arachide

– la conditionnement de sésame

– le séchage de tomates

2. Artisanat :

– la teinture d’étoffes (Basin)

– la filature du coton

3. Autres :

– le commerce groupé des produits de la zone pour les 5 villages

– la formation en marketing

– la formation en technique de négociation des prix avec les opérateurs économiques

– la formation sur la structuration des prix et la fixation des prix

 

Le coût de ce projet s’est élevé à environ CHF 13’500.-

Création d'une section Mail-Mali à Bandiagara

Très reconnaissant envers notre association qui lui a permis de poursuivre et de terminer ses études à Bamako grâce à l’octroi d’une bourse, André Kassogué, soucieux de l’absence de représentation de Mail-Mali sur place en dehors des période où nous y séjournons, nous a suggéré de créer une section de Mail-Mali à Bandiagara.

Après réflexion et discussions, le 16 janviers 2012 nous avons réuni une dizaine de personnes, qui ont adhéré à l’idée et la section a été créée. Vu sa détermination, son dynamisme, son dévouement vis à vis de notre association, André Kassogué a été choisi comme président-trésorier et Mahamadou Cissé le seconde en tant que secrétaire. Suite aux  démarches entreprises début 2014, AMMBa est devenue une ONG malienne, reconnue par l’Etat malien.

Les buts suivants ont été définis :

– Soutenir Mail-Mali Suisse dans ses actions au Mali.

– Consolider la présence de Mail-Mali au Mali.

– Sur demande, assurer le suivi des projets de Mail-Mali.

– Répondre, pour autant que cela soit possible, aux demandes de Mail-Mali selon ses besoins.

Depuis ce jour, d’autres personnes ont adhéré. Les personnes qui ont adhéré à l’association Mail-Mali de Bandiagara sont toutes des personnes ayant eu ou/et ayant encore des contacts étroits avec Mail-Mali. La plupart sont devenus de véritables amis.

Oumar Tapily et Kimbassa Dolo Directeurs d’école
Mahamadou Cissé, Fanta  Ganamé et Coumba Diallo Enseignant.e.s
Pierre Mounkoro Médecin
Fifi Tembély Fondatrice et directrice de YA-G-TU
Boukary Sanogo Vice-directeur de YA-G-TU
Ambara Tembély Collaborateur à YA-G-TU
Hadji Issabré Pépiniériste
Ambassagou Kassogué et Benoit Kassogué Entrepreneurs
Amirou Sankaré et  Mama Sanogo Sculpteurs, musiciens et agriculteurs
Gaby Dougnon Commerçant
Sana Coulibaly Bistrotier et aviculteur
Issa Dougnon Berger, guide
Christine Banou Ménagère
Mamoudou Sangana Boulanger et employé postal
André Kassogué Collaborateur à Caritas

Nous avons pu compter sur leur efficacité à l’occasion de la distribution des sacs de céréales dont ils ont assuré l’achat et la distribution en 2012 et en 2014, ainsi que pour le montage de projets et le suivi de chantiers. C’est aussi par l’intermédiaire de son président que sont effectués les paiements des projets. Comme activité, AMMBa pratique le microcrédit au profit de ses membres exclusivement.

Visites à Songho

Nous avons eu l’occasion de nous rendre plusieurs fois à Songho. Cela nous a permis de voir fonctionner la cantine scolaire, de recevoir le bilan du microcrédit et de prendre connaissance d’un gros problème d’approvisionnement en eau.

La cantine scolaire

Elle continue de bien fonctionner et de nourrir plus de 120 élèves. Le prix du mil ayant passablement augmenté, nous avons demandé à Yagtu de remettre 12 sacs supplémentaires à M. Kimbassa Dolo, sacs à ôter du nombre de ceux achetés avec la somme que nous avons offerte dans le cadre de notre aide alimentaire au pays dogon.

On pourrait souhaiter que les enfants se lavent un peu mieux les mains avant de les plonger dans les plats ! M. Kimbassa Dolo a promis de veiller plus attentivement à cela.
Quant au microcrédit, sur 16 bénéficiaires, deux n’ont pu rembourser que partiellement leur emprunt, l’une en raison de la mort de sa chèvre, l’autre en raison de frai8s occasionnés par la maladie de son enfant.

L’approvisionnement en eau

Le village de Songho a un château d’eau qui lui a été offert par le FMI il y a quelques années, mais il tombe souvent en panne. Vu la complexité du panneau électronique, qui commande la pompe, il ne peut être réparé par les gens du lieu et il faut commander des pièces, chères, à Bamako. Pour ces différentes raisons, le château ne fournit plus d’eau depuis janvier 2011 !!!
Pour cette raison, il serait fort utile de creuser un puits. Sans l’eau, toutes les réalisations mises sur pieds périclitent ou ne peuvent voir le jour : les jardins des femmes, la ferme avicole, la culture de plantes traditionnelles (projet), le jardin de l’école, un verger, le centre de production laitière, le centre de santé communautaire (CSCOM).

Projet d’un puits

Avec Kimbassa Dolo, Boukary Sanogo et André Kassogué nous avons préparé un projet pour la réalisation d’un puits à grand diamètre et de 32 mètres de profondeur. Le coût de ce projet que nous comptons soumettre à Latitude 21, est estimé à environ CHF 26’000.- .
Sa réalisation, malheureusement,  ne pourra voir le jour qu’en 2013.
En attendant, nous verserons CHF 1’500.- qui s’ajouteront aux CHF 1’125.- de la population locale, pour permettre une simplification du mode de fonctionnement du château d’eau et lui permettre de fonctionner à nouveau.

Nandoli : Inauguration de l'école

Le bâtiment, constitué de 3 salles de classe équipées, donne entière satisfaction et suscite l’admiration en particulier de la part du groupe de 8 personnes venant de Suisse, faisant partie du voyage organisé par le CEAS : en visite au Burkina Faso, ils ont fait un crochet par le pays dogon et en ont profité pour voir un projet de Mail-Mali, d’où leur participation à cette inauguration.

Le 22 janvier 2012 : inauguration du second cycle de Nandoli

Ce jour-là, accompagnés d’un convoi de 6 véhicules, nous sommes arrivés à Nandoli où chants, danses et coups de feu tirés par la confrérie des chasseurs nous ont bruyamment et joyeusement accueillis.
En tête de la foule qui nous attendait, le maire, le chef du village et le directeur de l’école nous ont reçus avec des cadeaux de bienvenue : une calebasse de noix de colas et une autre d’oignons.
En cortège, nous avons défilé devant les membres du corps enseignant, les autorités locales et des villages environnants, devant les élèves brandissant des petits drapeaux suisses et maliens et scandant « Bienvenue à Nandoli »!Installés sous une grande tente abritant une cinquantaine de chaises, nous avons assisté, après une solennelle montée des couleurs, à une série de danses avant le moment des discours officiels, où se fut l’occasion pour les différentes autorités (maire, chef du village, directeur du CAP, directeur du second cycle, et autres autorités) d’exprimer leur satisfaction et de nous submerger de remerciements.
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Ce jour-là, accompagnés d’un convoi de 6 véhicules, nous sommes arrivés à Nandoli où chants, danses et coups de feu tirés par la confrérie des chasseurs nous ont bruyamment et joyeusement accueillis.

En tête de la foule qui nous attendait, le maire, le chef du village et le directeur de l’école nous ont reçus avec des cadeaux de bienvenue : une calebasse de noix de colas et une autre d’oignons. En cortège, nous avons défilé devant les membres du corps enseignant, les autorités locales et des villages environnants, devant les élèves brandissant des petits drapeaux suisses et maliens et scandant « Bienvenue à Nandoli »!

Installés sous une grande tente abritant une cinquantaine de chaises, nous avons assisté, après une solennelle montée des couleurs, à une série de danses avant le moment des discours officiels, où se fut l’occasion pour les différentes autorités (maire, chef du village, directeur du CAP, directeur du second cycle, et autres autorités) d’exprimer leur satisfaction et de nous submerger de remerciements.

Chants, danses et théâtre ont ensuite animé la scène avant que nous procédions à l’inauguration proprement dite, suivie de la visite des lieux et d’un copieux et succulent repas.

Visite à Moussourou

L’école que nous y avons construite et inaugurée fin 2007 n’a servi jusqu’alors qu’à dispenser des cours d’alphabétisation pour adultes. Des maladresses, des contretemps, des difficultés administratives et autres mauvaises volontés ont empêché que cette école ouvre ses portes aux élèves ! Cette situation nous a beaucoup et longtemps préoccupés et nous nous en étions ouverts à notre partenaire Yagtu.

C’est là qu’entre alors en scène Boukary Sanogo, vice-directeur de Yagtu : il a pris ce dossier à coeur, s’est démené comme un beau diable, a remué ciel et terre, s’est rendu mille et une fois à Moussourou, à Sévaré, pour y rencontrer le maire, le directeur du CAP, la population de Moussourou, pour discuter. argumenter, convaincre.

Finalement, un accord a été trouvé : engagement d’un/e enseignant/e pour les 6 premiers mois de 2012 aux frais de Mail-Mali, puis ouverture officielle de l’école en octobre 2012. Le 25 janvier, en petite délégation menée par Boukary Sanogo, nous nous sommes rendus à Moussourou afin de rendre visite à l’enseignante engagée et aux élèves.

Surprise lorsque nous arrivons sur place : l’enseignante est seule,  il n’y a pas d’élèves ! On apprend alors qu’on nous attendait pour recruter et commencer l’école, ce dont nous n’avions pas été informés ! Après une certaine confusion, beaucoup de bruit, deux heures plus tard 22 élèves étaient inscrits (dont le fils de l’imam, geste fort, appuyant fermement l’importance de l’école) ! Avant de nous en aller, nous avons encore offert à l’école un grand bogolan illustré et un grand panneau avec la photo souvenir de l’inauguration de l’école, photographie faite et offerte par Michel Gaud, tragiquement décédé en novembre 2011. Nous avons quitté Moussourou soulagés, mais avec la promesse faite aux villageois par Boukary Sanogo de revenir régulièrement contrôler le bon fonctionnement et la bonne fréquentation de l’école.