PARRAINAGES SCOLAIRES

« Accepter de parrainer un projet implique de lâcher prise, de ne pas le faire pour soi, mais pour des enfants qu’on ne connaîtra pas. C’est une générosité qui n’attend rien en retour ».

Christine Piffaretti, directrice d’Espace adoption

C’est donc globalement que nous gérons les parrainages. Le parrainage individuel implique d’une part trop de contraintes à notre association (les parrains réclamant photos, lettres, nous forcent à courir après les filleuls, à les prier d’écrire, à récolter et distribuer ce courrier,…) et crée d’autre part des disparités de traitement entre les filleuls (les « privilégiés » qui reçoivent du courrier, voire des cadeaux, et les autres).

Nos actions de parrainage ont débuté à Djiguibombo, où les écoles construites ne servaient alors qu’aux 6 premiers degrés scolaires. Au Mali, les élèves arrivant à la fin de la 6ème année passent un examen d’admission pour entrer en 7ème, c’est-à-dire au niveau secondaire. Si, en cas d’échec, leur scolarité est terminée, en revanche, en cas de succès, ils peuvent poursuivre leur scolarité, mais à Bandiagara ou à Bankass, localités situées à une vingtaine de kilomètres de Djiguibombo, ce qui soulève le problème de leur hébergement.

Or, en juin 2003, Benoît Kassogué, notre ami et contact de Djiguibombo, nous informait que 28 des 33 élèves du village avaient réussi leur examen de passage pour le second cycle. Au vu de ces résultats plus qu’encourageants, Benoît a proposé que l’Association prenne en charge les frais d’écolage de ces 28 lauréats durant les 3 années de leur scolarité à Bandiagara (ou à Bankass pour quelques-uns d’entre eux). Afin de répondre à cette demande, nous avons décidé de mettre sur pied une structure de parrainage, afin de permettre et d’encourager les élèves de Djiguibombo à poursuivre leurs études au niveau secondaire.

Grâce aux parrainages, Mail-Mali assure la pension (logement + nourriture) et les frais scolaires. Concrètement, chaque famille logeuse reçoit un sac de céréales (200 kg de mil) et une somme de 10’000 fcfa par élève hébergé. La distribution se fait en deux temps : la 1ère moitié des céréales et de l’argent est remise en novembre-décembre, la seconde en mars.

C’est à Benoît Kassogué que nous confions l’argent, et il se charge de l’achat des céréales et de la distribution. Cette tâche est soumise à la supervision de l’association Yagtu et se déroule, si possible, en présence d’un membres de notre association.

Jusqu’en 2010, les parrainages concernaient uniquement les élèves de Djiguibombo allant poursuivre leurs études à Bandiagara (ou ailleurs comme à Bankass, Sévaré, …) et tous les élèves étaient parrainés, sans distinction entre élèves issus de familles « ayant les moyens », et ceux provenant de familles vulnérables. Dès lors que Mail-Mali a doté Djiguibombo d’un second cycle, notre politique de parrainage a changé. Désormais, les parrainages concernent essentiellement des élèves de Bandiagara qui nous sont signalés par des membres de l’AMMBa (Association Mail-Mali de Bandiagara) et par l’abbé Germain de Sévaré, ainsi que des élèves qui fréquentent un internat auquel nous apportons notre soutien financier (compteur électrique, nattes, batterie de cuisine, etc.).
L’aide consiste principalement à payer les frais d’inscription, les tenues, les fournitures scolaires et, dans certains cas (Sévaré), la pension et/ou les déplacements.