Madame, Monsieur, chers Amis, 

Souvent, dans nos lettres d’information, les nouvelles ne sont pas très heureuses, en raison d’une actualité souvent dramatique. Cette fois-ci, nous nous réjouissons de pouvoir partager avec vous les dernières évolutions de notre projet de maraîchage à Tacharane, à proximité de Gao.

Projet maraîchage à Tacharane

En 2021, Mail-Mali a répondu favorablement à une demande d’un projet de maraîchage pour le village de Tacharane que nous avons doté d’une banque de céréales en 2008 et qui reçoit régulièrement notre aide alimentaire.

La demande, présentée par Alhader, notre contact sur place, se justifiait largement.

En effet, l’insuffisance alimentaire dans la région de Gao de 1973 à nos jours, suite aux effets néfastes du changement climatique, était devenue chronique, le facteur dominant de ce changement étant l’insuffisance pluviométrique. 

Dans ce contexte de pauvreté des populations et d’exode de la jeunesse, augmenté par l’insécurité générale due aux conflits avec les djihadistes, l’association des femmes et celle des jeunes ont décidé de reprendre leurs activités économiques, dont le maraîchage, activité intensive qui procure des résultats immédiats et très rentables comparativement aux cultures de céréales.

Les jeunes se sont constitués en coopérative agricole et ont entrepris de se lancer dans une agriculture qui se pratique en toutes saisons. Avec le soutien de Mail-Mali, l’acquisition, l’aménagement et l’équipement d’un périmètre agricole intégré (maraîchage et plantation de fruitiers) d’une superficie de 1,5HA ont été réalisés.

Dans une première phase, le projet, qui se veut innovant et modèle dans la région, a concerné la réalisation de la clôture grillagée de la superficie totale. Puis, dans une seconde phase, il a fallu créer quatre points d’eau sommaires (forages artisanaux à faible débit équipés de panneaux solaires) et enfin défricher et aménager tout l’espace.

Actuellement, la situation se présente comme suit : 

• Un demi-hectare d’espace maraîcher (gombos, laitues, oignons, choux, aubergines, poivrons, etc…)
• Un demi-hectare d’agrumes (citronniers et orangers)
• Un demi-hectare cultivé en haricots, melons et pastèques.

Le projet ne cesse de motiver les jeunes qui ont trouvé un moyen à proximité pour être occupés et pour réaliser des activités génératrices de revenus. Le projet est considéré comme une réussite car, en deux ans d’exploitation, il a permis aux jeunes de se procurer quelques bénéfices inespérés, ce qui ne cesse de susciter l’envie, l’engagement et la volonté de faire plus.

Cependant les jeunes font face à des limites qui freinent toute progression, notamment la source d’irrigation. La ferme dispose à ce jour de forages artisanaux, mais ils ont presque tous montré leurs limites en raison de la forte canicule qui a provoqué le tarissement de deux des quatre mini forages. 

Dès lors la nécessité d’un forage industriel, source sûre d’eau en abondance, s’impose. Cela permettra d’accroître les rendements, d’augmenter l’espace exploitable, de contribuer à l’autonomisation des exploitants et, enfin, de rendre disponible les légumes et fruits sur les marchés de proximité. Mail-Mali a reconnu la nécessité de doter le projet d’un tel forage, afin d’en garantir la pérennité. 

C’est grâce à une Fondation familiale qui a pris en charge ce financement qu’en cette mi-octobre une explosion de joie a retenti à Tacharane, où les engins de forages sont arrivés sur le terrain !

Le 17 octobre, le forage a atteint 70 mètres et l’eau a jailli !!!   Les larmes d’émotion et de joie aussi !

A Bandiagara

Les cours ont repris, mais avec une quinzaine de jours de retard, en raison des réfugiés qui occupaient les salles de classe, qu’il a fallu évacuer et désinfecter. Les effectifs sont pléthoriques : il y a 130 à 150 élèves par classe, dont un grand nombre de déplacés ayant fui leurs villages incendiés ou sous la menace permanente des djihadistes. De plus, une école datant du début du siècle dernier ne peut plus accueillir d’élèves vu sa vétusté. Le coût de sa remise en état, absolument nécessaire, se monte à environ CHF 25’000.- !

C’est là un défi que Mail-Mali souhaiterait pouvoir relever !!!

Nos actions

Nous vous exprimons notre profonde et sincère reconnaissance car, en ce début d’automne, grâce essentiellement à vos dons, Mail-Mali a pu envoyer de l’argent au Mali pour le matériel scolaire d’environ 1’700 élèves (CHF 6’625), 8 bourses d’études ou de formation (CHF 3’300), 21 parrainages (CHF 2’800), de l’aide alimentaire (CHF 3’100), la cantine de Kori-Kori (1^ère tranche CHF 3’565), la cantine de Bendjéli, prise en charge par une Fondation familiale,(CHF 10’103) et un forage industriel financé par une autre Fondation familiale (CHF 17’220).

A Neuchâtel

Le 20 octobre, une conférence originale, donnée par Gérald Rebetez, a séduit le public réuni dans la salle du Lyceum Club. Le sujet en était : « Mon chemin de Compostelle : la lecture des 120 prix Goncourt ».

Le mercredi après-midi 25 octobre, les élèves de 11^ème du Collège du Mail ont participé au 14^ème Malithon du Mail, course parrainée. Nous les remercions vivement, ainsi que leurs enseignants, pour leur engagement et leur solidarité envers leurs camarades du pays Dogon !

Signalons enfin que nos bijoux sont en vente aux Magasins du Monde d’Yverdon, de Neuchâtel et bientôt, probablement, de la Chaux-de-Fonds.

Avec notre immense reconnaissance pour votre soutien et vos encouragements.