Lettre d'information n°52 - Novembre 2022

Madame, Monsieur, chers Amis,

2022, une année difficile

Point n’est besoin de décrire les difficultés auxquelles nous sommes confrontés ici : nous les connaissons, et les finances de Mail-Mali s’en ressentent !

Malgré tout, nous avons pu payer la 1ère tranche de nos huit boursiers, offrir du matériel scolaire à plus de 1’500 élèves, assurer 27 parrainages d’élèves sur les 48 demandes, et, grâce à l’appui d’une Fondation locale, nous avons pu assumer le financement de deux cantines scolaires pour 446 élèves.

Mais l’année 2022 est particulièrement difficile au Mali !!!

Nous sommes attristés des nouvelles qui nous parviennent du Mali, trop tragiques toujours et, à la limite, décourageantes.

Je pense aux victimes (et à leurs familles) de ce bus qui a sauté sur une mine à proximité de Bandiagara, à ces paysans que des hommes armés empêchent de récolter leurs champs, ou qui mettent le feu aux cultures, à ces milliers d’élèves privés d’école, à ces populations chassées de leur village, à cette armée qui monte en puissance mais dont les résultats jettent un sérieux doute sur son efficacité, à cette population prise en otage par la flambée des prix,…

Nous avions aidé à l’hébergements de villageois qui s’étaient réfugiés avec leurs familles à Bamako. Peu après leur retour chez eux, les hommes ont été égorgés.

A Tacharane, où le projet de maraîchage est prometteur, 11 des jeunes impliqués n’en verront pas le fruit : ils ont été froidement assassinés par des membres de groupes armés : mis en débandade par la pression militaire (quand même) qui s’accentue sur eux, les djihadistes se radicalisent davantage et commettent encore plus d’atrocités à l’endroit des populations civiles, à défaut de pouvoir atteindre des cibles militaires.

Dans ces conditions, il nous est difficile de mettre sur pied de nouveaux projets.

Cependant, restons positifs et réjouissons-nous des succès obtenus avec le projet de maraîchage de Tacharane, en dépit du drame survenu récemment. Voici les dernières nouvelles de ce projet remises par son responsable Alhader Touré :

« Notre initiative devient une référence, une dizaine de projets ont vu le jour dans la commune et au-delà, et on parle de nous dans la région pour inciter les autres.

Sur les 220 arbres fruitiers plantés, seuls 8 sont morts et les autres progressent.

Dans 5 ans, grâce aux fruitiers (citronniers et manguiers), nous pourrons annuellement faire un bénéfice de 4 à 5 millions de FCFA !

Le citronnier rapporte assez ici et du coup nous déployons d’énormes efforts physiques pour les entretenir. Nous continuons avec les semis du gombo qui permet, à court terme, de renflouer la caisse.

La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui était fermée à Gao depuis 2012, a repris et nous a donné du petit matériel de maraîchage pour une valeur d’un million. Une autre ONG, britannique, (ADAMS WILFs), nous a offert aussi du matériel et des semences. C’est parce que ces ONG ont visité notre site et qu’elles ont été impressionnées par ce que nous faisons.

Mais je dois avouer que si rien n’est fait pour un véritable forage, on abandonnera soit les arbres, soit le maraîchage pour insuffisance d’eau.

En effet, les ONG disent toutes ne pas avoir de programme de forage dans leurs plans d’action.

800 pieds de henné ont été plantés comme brise vent ; cet arbuste est fortement prisé par les femmes pour embellir les pieds et les mains. A partir de décembre, on récoltera tous les trois mois ses feuilles qui pourront nous rapporter 250’000 à 300’000 FCFA.

Malgré les difficultés ici et là, nous avons plus que progressé en moins d’un an d’exercice.

Nous faisons des recettes qui arrivent à couvrir toutes les charges d’entretien et de fonctionnement de la ferme. Tout ce que nous sollicitons désormais auprès d’un éventuel investisseur, c’est des dépenses colossales qui nous dépassent.

Quant à Mail Mali, sachant que le forage dépasse ses moyens, nous ne lui demanderons qu’un moyen de transport lorsque les finances s’amélioreront, cela demeure un casse-tête pour nous.

Nous, on a juste un peu de chance d’être proches de la principale ville du nord, sinon des dizaines de communes sont vides de leurs populations dans la région de Gao. »

Le calendrier 2023

Notre réserve de photographie est pratiquement épuisée !

Appel à toute personne qui pourrait nous en fournir de qualité et ayant trait au Mali, et plus particulièrement au pays Dogon.

Nous pensions pouvoir compter sur des étudiants en graphisme à Bamako, mais ce projet a pris trop de retard ; nous espérons que cela sera réalisable pour le calendrier 2024.

Avec notre immense reconnaissance pour votre soutien et vos encouragements.